Le crâne de l'enfant à la naissance
Le crâne de l'enfant est la partie du corps qui « trace le chemin » dans la filière de naissance.
À cause de cela, il subit tout au long du processus des contraintes mécaniques parfois importantes.
Or sa structure est loin d'être terminée, ce qui lui confère une certaine capacité d'adaptation, mais lui laisse une certaine vulnérabilité.
Une structure inachevée
À ce moment de son développement, le crâne de l'enfant n'est pas ossifié.
- Le système nerveux est contenu dans le sac membraneux constitué par les méninges.
Ce sac assure une certaine solidité et protection pour le cerveau. - Il tolère en même temps un certain degré de déformation pour s'adapter aux contraintes de la naissance.
- Les os du crâne sont constitués de noyaux d'ossification et ils évoluent comme des plaques non soudées entre elles et tenues par ce sac membraneux méningé.
Il montre que les os ne sont pas encore tous soudés.
Les plaques membraneuses s'appellent fontanelles
Un compromis souplesse/résistance
Chez l'enfant à terme, la Nature a bien prévu les choses :
- cet agencement permet aux plaques de se rapprocher l'une de l'autre (parfois même de se chevaucher) pour s'adapter à l'étroitesse du passage lors de la naissance ;
- le crâne présente à ce moment de son développement, un excellent compromis entre souplesse et solidité
La base du crâne au moment de la naissance
La base du crâne est représentée notamment par l'occiput.
Cette partie du crâne, qui s'articule avec la première vertèbre cervicale (atlas), subira le maximum de contraintes de compression lors de la naissance.
À ce moment du développement de l'enfant, l'occiput n'a pas, lui non plus, terminé son ossification.
Il est constitué de quatre parties entourant le trou occipital (par où la moelle épinière descend dans le canal vertébral) :
- en arrière, l'écaille occipitale,
- de chaque côté, les parties condylaires, s'articulant avec la première vertèbre cervicale,
- en avant au centre, l'apophyse basilaire, qui s'articule avec la base d'un autre os important, le sphénoïde.
A ce moment, on discerne les quatre parties non encore soudées entre-elles, donc vulnérables
Au centre, le trou occipital, par où descend la moelle épinière dans le canal vertébral
En pointillés, les endroits où l'occiput s'articule avec la première vertèbre cervicale
Ce schéma permet de constater que l'articulation avec l'atlas
chevauche la partie condylaire (2/3 et l'apophyse basilaire 1/3)
Sous la contrainte...
Sous la contrainte imposée par les force de compression de la naissance, les différentes parties composant l'occiput peuvent être
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Des structures essentielles transitent dans la région
Outre des vaisseaux artériels et veineux, des nerfs traversent des orifices ménagés entre les différentes parties de la base du crâne :
- au centre, par le trou occipital, la moelle épinière,
- entre chaque partie condylaire et l'apophyse basilaire, un orifice, le foramen ou canal condylien antérieur permet le passage du XIIème nerf crânien, ou hypoglosse, qui gère la musculature de la langue,
- de chaque côté des parties condylaires, à leur partie postérieure existe un orifice appelé trou déchiré postérieur (ou foramen jugulaire), ménagé entre l'os occipital et l'os temporal (os de l'oreille).
Par cet orifice passent trois nerfs très importants :
- le IXème nerf crânien, ou nerf glosso-pharyngien, contrôlant une partie de la phonation et de la déglutition,
- le Xème nerf crânien ou nerf pneumogastrique ou nerf vague, constituant 90% du système parasympathique et participant au contrôle des activités cardiaques, respiratoires et digestives.
- le XIème nerf crânien ou nerf spinal, contrôlant une partie de la musculature de la nuque et des épaules.
D'autres nerfs passant dans la région peuvent également être gênés par des compressions et des déformations, notamment les nerfs moteurs de l'oeil (détermination d'un strabisme).
Schéma montrant les émergences nerveuses au niveau de la base du crâne.
Transmission des forces de travail
La structure de la base du crâne est nettement plus solide que celle de la voûte. Elle est donc apte à subir plus de contraintes, mais elle est moins capable d'adaptation que les structures de la voûte.
- Les compressions et/ou déformations résultant des contraintes mécaniques parfois très fortes imposées au moment de la naissance n'auront pas tendance à se libérer ni à se normaliser spontanément.
- Ces compressions et/ou déformations pourront gêner les structures nerveuses qui transitent par là et modifier, voire altérer gravement leur fonctionnement, ce qui conduira à des symptômes parfois très graves.
lors de sa descente dans la filière de naissance