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Présentation en siège
Mon bébé se présente en siège. Pouvez-vous quelque chose pour moi ?
Rappelons encore une fois que l'ostéopathe s'adresse à une personne et non à un problème.
Depuis le début de mon activité d'ostéopathe, j'ai eu l'occasion de suivre beaucoup de futures mamans, dans l'idée de les aider à mieux vivre leur grossesse et de les préparer à l'accouchement. Pour certaines d'entre-elles, une présentation par le siège semblait se profiler, l'enfant demeurant obstinément tête en haut, ne voulant pas se tourner.
Des mesures simples peuvent suffire
- Bien souvent, j'ai constaté que les structures maternelles étaient simplement trop rigides pour permettre ce retournement.
- En travaillant à les détendre le retournement c'est parfois réalisé spontanément.
L'haptonomie peut aider
- Cette approche, développée par le néerlandais Frans Veldman [1] vise à créer un lien interactif entre les trois protagonistes essentiels d'une grossesse : la mère, le père et l'enfant.
- Elle voit l'enfant en développement non pas comme une simple chose, mais déjà comme une « petite personne » avec laquelle il est possible d'entrer en relation et d'établir un lien affectif.
- À compter d'environ quatre mois de grossesse, le bébé est suffisamment développé pour percevoir un toucher affectif et y réagir : il vient, par exemple, se coller sur les mains du père ou de la mère et se laisse bercer à travers le ventre de sa maman.
- Bien que ce ne soit pas l'objectif premier de l'approche haptonomique, ce type de contact avec l'enfant rend parfois possible son retournement.
La péridurale
J'ai entendu dire toutes sortes de choses sur la péridurale. Certaines la considèrent comme très dangereuse, d'autres comme géniale. Quel est l'avis de l'ostéopathe ?
Je ne puis vous répondre concernant la péridurale elle-même : je n'ai pas les compétences techniques qui me le permettraient.
Je vous propose d'abord de définir ce qu'elle est puis d'exprimer ce que mon toucher d'ostéopathe me rapporte lorsque j'ai les structures des bébés sous les mains.
La péridurale (épidurale), qu'est-ce que c'est ?
- Il s'agit d'une technique consistant à introduire un cathéter dans l'espace péridural afin d'y injecter un produit actif (analgésique, anesthésique...) agissant sur les racines nerveuses de la région (ici, la région lombaire).
- L'utilisation la plus courante est l'analgésie péridurale lombaire lors de l'accouchement par voie basse.
- Elle anesthésie toute la région du petit bassin et les membres inférieurs, sans empêcher le travail de l'accouchement.
- Elle peut, si nécessaire, être transformée en anesthésie pour une césarienne.
Quelques contre-indications
Sur le plan médical existent certaines contre-indications à la péridurale, essentiellement :
- troubles de la coagulation
- fièvre,
- infection au niveau du point de ponction (furoncle, par exemple)
- certaines maladies neurologiques.
Quelques complications possibles (sur le plan médical)
- céphalées liées à une brèche de la dure-mère (moins de 1% des cas) ;
- plus rarement, compressions nerveuses entraînant une paralysie, extension complète du bloc créant ainsi une rachianesthésie totale (pouvant entraîner la mort de la mère et de l'enfant...) ;
- douleurs dans le dos (mais il est difficile de déterminer si elles sont dues à la péridurale elle-même ou à une position prise pendant l'accouchement).
Nécessité d'un plateau technique adapté
- en matériel (matériel technique de réanimation) ;
- en compétence (nécessité de la présence d'un anesthésiste réanimateur).
Conséquences pour l'enfant reconnues sur le plan médical
- Selon les praticiens accoucheurs, dans des conditions normales, la péridurale ne change rien au niveau de l'enfant.
- Elle permet souvent de raccourcir la durée du travail, grâce à la détente qu'elle procure et/ou parce qu'elle permet d'utiliser des produits qui augmentent les contractions utérines (ocytociques).
- En rendant la mère moins capable de pousser pendant l'expulsion, la péridurale rendrait plus fréquents les accouchements « aux instruments » (forceps, ventouses).
- Le bébé reçoit forcément une certaine quantité de produit anesthésique.
Faut-il refuser la péridurale ?
J'ai entendu dire toutes sortes de choses Si, d'après ce que vous dites la péridurale a des effets si négatifs, faut-il la refuser ?
On ne saurait être aussi catégorique que cela. La technique péridurale peut rendre d'excellents services et il n'est pas question de la rejeter en bloc.
Une information incomplète
Le problème majeur vient de l'information incomplète donnée aux futures maman quant aux conséquences de la technique.
- Comme c'est le point de vue extérieur qui prévaut dans l'analyse médicale, certains effets ne sont pas reconnus, voire rejetés.
- L'information correspondante n'est donc pas donnée et les mamans pensent que cette technique est anodine, ce qui n'est sans doute pas le cas.Une technique très utile.
- La péridurale reste une technique très utile pour les futures mamans qui ne parviennent pas à gérer les douleurs de l'accouchement ou lorsque ces douleurs sont particulièrement importantes.
- C'est plutôt sa recommandation et son utilisation quasi systématique qui pose problème, parce qu'elle néglige certains points concernant le principal intéressé, l'enfant.
D'autres solutions ?
Existe-t-il d'autres solutions pour aider à gérer la douleur lors de l'accouchement ?
Il existe effectivement d'autres possibilités médicales et surtout d'autres manières d'aborder la question.
Autres possibilités médicales
- La rachianesthésie est un autre type d'anesthésie loco-régionale, elle est plutôt moins bien tolérée que la péridurale. Elle offre pour l'enfant les mêmes inconvénients que la péridurale.
- L'anesthésie générale est possible mais elle n'est utilisée que dans des cas bien particuliers (contre-indication à la péridurale, urgence). Elle prive la maman du vécu de son accouchement et présente les même inconvénients que la péridurale au niveau de l'enfant.
Autres manières d'aborder la question
- La première est l'utilisation de méthodes destinées à apprendre la maman à gérer sa douleur : les méthodes dites d'accouchement sans douleur (terme nettement abusif).
- Des approches qui modifient la conscience de veille et rendent moins sensibles à la douleur (sophrologie, haptonomie).
- L'acupuncture est une excellente méthode alternative, à condition que la sage-femme qui s'occupe de la maman ait appris la méthode.
Si j'ai décidé de ne pas recourir à la péridurale, mais que la douleur devient trop importante, puis-je changer d'avis et demander une péridurale ?
Oui, c'est possible, mais jusqu'à un certain point seulement.
- Il est possible de la mettre en place jusqu'à ce que le col soit dilaté à 6 ou 7 centimètres.
- Après, il est un peu tard : elle n'aura pas le temps d'agir.